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  • Photo du rédacteurDelphine Kestemont

Obésité infantile : comment agir?

Depuis des années, les scientifiques lancent des appels à la vigilance vis-à-vis de l’augmentation dramatique de la prévalence de l’obésité chez nos plus jeunes.

Cherchant à prévenir l’obésité, des diététiciens sont dépêchés dans les écoles pour y expliquer l’importance d’une alimentation saine, les menus des cantines scolaires sont réétudiés, les distributeurs (sodas, bonbons) sont interdits, …

De nombreuses études cherchent aujourd’hui à mettre en évidence les facteurs qui expliquent ce qui est devenu aujourd’hui un problème de santé publique majeur.

Selon une étude récente, il existerait un lien entre l’obésité et une surconsommation de protéine à un âge précoce. Cette découverte permettrait de faire un bon en avant concernant la prévention de l’obésité.

Cependant, il est désormais établit que notre mode de vie est en grande partie responsable de cet excès de masse grasse : Sédentarité et excès alimentaire.

Les conséquences de l’obésité dès le jeune âge sont très néfastes sur la santé (cholestérol, cardiopathies, hypertension,…).

Un excès de poids handicape sérieusement la vie future du jeune enfant.

Il est capital que l’enfant obèse retrouve un poids normal, bien plus que pour une raison esthétique ou psychologique, c’est son avenir médical qui est en jeu.

Petit tour d’horizon des causes et conséquences de l’obésité, ainsi que quelques conseils pour aider votre enfant à s’en sortir…

1) Détection, causes-conséquences et définition de l’obésité infantile

L’obésité est un état de surpoids du à une quantité de masse grasse trop importante.

Alors que pour les adultes le BMI (Body Mass Index) est devenu la référence pour déterminer le surpoids et l’obésité, pour les enfants ce sont les courbes de croissance qui sont utilisées. C’est habituellement le pédiatre qui s’occupe de réaliser la courbe de croissance de votre enfant, c’est donc celui-ci qui vous avertit lorsque votre enfant est au–dessus des normes.


 

2) Âges critiques

Bébé en surpoids
Bébé en surpoids

Il y a, dans la vie d’un enfant, plusieurs âges dit ‘critiques’ pour la prise de poids.

Un an, deux ans et demi, 6 ans et l’adolescence.

La prise de poids à 1an et deux ans et demi est fréquemment bien contrôlée : les parents ont la possibilité de surveiller l’alimentation de l’enfant puisque celui-ci est trop petit pour trouver seul des bonbons ou des chocolats.

Par contre à 6 ans, l’enfant entre à l’école : Il est plus grand, les tentations alimentaires sont fréquentes (machines à chocolats, bonbons des copains, …).

De plus, physiologiquement, c’est un âge ou l’enfant commence à stocker de la graisse pour préparer sa croissance, cet âge est d’ailleurs appelé ‘rebond d’adiposité ‘. Mais cette prise de masse grasse est souvent trop importante.

Enfin l’adolescence, outre une alimentation souvent trop riche en lipides, il y une modification du métabolisme (poussée d’hormones) qui accentue encore le stockage des graisses.


 

3) Causes de l’obésité infantile :

Les changements de mode de vie ces dernières années expliquent en grande partie la prévalence de l’obésité chez nos enfants :

Une méconnaissance générale de l’alimentation équilibrée, des idées préconçues sur certains aliments et une certaine ‘anarchie alimentaire’ : les repas ne sont pas pris à heures régulières, on ‘saute’ des repas (petit déjeuner), les choix alimentaires sont souvent riches en graisses et ne rassasient pas, les quantités ingérées sont souvent trop conséquentes. Beaucoup de mamans travaillent tard et il est plus rapide et facile d’acheter un plat préparé que de réaliser soi-même un bon petit repas.

Les fast-food fleurissent partout et sont souvent peu cher, alors que le prix des fruits et légumes ne font qu’augmenter.

De plus, les enfants deviennent sédentaires : télévisions, jeux vidéo, Internet,…

C’est donc notre mode de vie qui est à remettre en cause :

une alimentation trop riche en graisse combinée à une sédentarité.


 

4) Conséquences de l’obésité infantile :

Les enfants aussi peuvent être diabétiques
Les enfants aussi peuvent être diabétiques

Les conséquences sur la santé de l’enfant sont majeures : les risques cardio-vasculaires à long terme sont multipliés, un risque de diabète et les problèmes d’insulinémie sont très fréquents.

L’enfant obèse a une santé plus fragile et est en moins bonne forme physique. Il est vite essoufflé et ne peut pas jouer aux mêmes jeux que ses copains car il est fatigué.

Les ennuis articulaires (douleurs aux genoux, au dos,…) peuvent rapidement affecter la vie de l’enfant (et réduire ses possibilités sportives). D’un point de vue esthétique, la peau se détend trop vite et perd de son élasticité (ce qui provoque des vergetures).

 

Moqueries sur le poids.
Moqueries sur le poids.

Mais l’obésité a aussi des conséquences psychologiques :

l’enfant souffre socialement de son obésité : Les moqueries sont fréquentes, l’enfant est mal dans sa peau, il est critiqué pour son poids à l’école, avec ses amis ou au sein de la famille. L’enfant est souvent rendu responsable de son poids excessif. Ceux-ci ont tendance à se refermer sur eux-mêmes, surtout quand arrive l’âge de l’adolescence, avec les premiers amours.


Prévenir l’obésité

Quelques petits conseils pratiques pour prévenir les problèmes de poids aux différentes étapes de la petite enfance.

Lorsque l’enfant est bébé :

Aux premiers mois de la vie, l’alimentation a une importance considérable pour le bébé. Bien sur parce que s’alimenter est vital, mais aussi parce qu’à cet âge, l’enfant mange souvent (jusqu’à 10 repas par jour).

Le temps consacré à l’alimentation représente une grande proportion de son temps d’éveil. De plus, les repas sont synonymes de moments privilégiés avec la mère.

Quelle que soit le mode d’alimentation (au sein ou au biberon), évitez de réagir systématiquement aux pleurs par la nourriture.

Tout d’abord parce qu’il n’a pas forcément faim (il pleure peut-être pour une autre raison : coliques, fatigue, …), mais surtout parce qu’il risque plus tard de solutionner tous ses problèmes par l’alimentation : l’alimentation devient une consolation et non un besoin : c’est une porte ouverte à l’obésité.

Si l’enfant pleure parce qu’il a faim, ne réagissez pas dans la minute.

Pourquoi ? Un enfant à qui l’on donne immédiatement ce qu’il veut, devient impatient. Celui-ci fait des colères lorsqu’il doit attendre un peu, et cela risque de vous causer à la longue beaucoup de stress et d’énervement. Apprenez-lui à être patient.


Apprendre à manger de tout, y compris à « croquer »
Apprendre à manger de tout, y compris à « croquer »

Lorsque l’enfant est un peu plus grand

Les bonnes habitudes s’apprennent dès le plus jeune âge.

Les bonnes habitudes s’apprennent dès le plus jeune âge
Les bonnes habitudes s’apprennent dès le plus jeune âge

De deux à trois ans :

Enseignez-lui les bases d’une alimentation équilibrée : des repas à heures régulières,

des fruits et des légumes, du poisson, des produits laitiers en suffisance, …



Emmenez vos enfants au marché
Emmenez vos enfants au marché

Dès trois ans :

En plus de lui proposer une alimentation équilibrée et variée,

donnez lui envie de découvrir de nouvelles choses.

Emmenez-le au marché, laissez-le choisir un nouveau fruit, laissez-le vous aider à préparer le repas.


Faire les courses alimentaires en famille va éveiller les goûts, les odeurs, les saveurs, et susciter des envies.

Votre enfant peut commencer un sport (psychomotricité, baby basket, foot,…).

Cette activité lui permettra de bouger, de rencontrer de nouveaux camarades, mais également de lui enseigner les valeurs sportives (respect des règles, respect de l’autre, esprit d’équipe et de compétition, être bon perdant,…)

Lorsqu’un enfant est en surpoids, il ne faut pas essayer de lui faire perdre des kilos à tout prix !

L’objectif sera de stabiliser le poids. Si l’enfant ne grossit plus et gagne des centimètres, sa courbe se régularisera et il reviendra peu à peu à un poids normal pour sa taille.


Un seul mot d’ordre : du sport

(mais pas n’importe lequel)

Aucune chance de parvenir à stabiliser son poids sans se bouger un peu !

On limite le temps passé devant la télé, les jeux vidéo et le pc !


Cependant, pour que l’enfant adhère à un sport, il faut que celui-ci lui convienne. Le sport doit lui permettre de s’épanouir, et ne doit pas être source de frustrations, sans quoi l’enfant ne voudra plus y retourner.


Il convient de tenir compte de certains paramètres importants.

La piscine

Même si c’est un sport complet, doux pour les articulations, il faut se mettre en maillot… et pour un(e) préado, cela risque (à raison) d’être difficile.

Les sports d’équipes habituels (type foot, volley, basket,…) :

Si l’enfant a déjà une dizaine d’année, et qu’il est débutant, il risque de ne pas y être valorisé : un enfant en surpoids est plus lent, plus vite fatigué,… . Dans un sport d’équipe, il risque d’être la cible de moqueries ou rendu responsable d’une éventuelle défaite.

Les sports qui conviennent

Le surpoids n’est pas un inconvénient au rugby
Le surpoids n’est pas un inconvénient au rugby

Le rugby

un coéquipier costaud est un atout pour une équipe, l’enfant sera valorisé.

De plus, chez nous, c’est un sport que l’on commence souvent après 10 ans.

L’enfant débutant pourra rapidement rattraper le niveau de ses camarades.



Le judo fonctionne avec des catégories de poids
Le judo fonctionne avec des catégories de poids

Arts Martiaux et sports à catégories de poids

Par exemple le judo :

le poids devient un allié,

et l’enfant se retrouve dans une compétition avec des adversaires de sa carrure.



Roller et sports de rue
Roller et sports de rue

Les sports de rue


Skateboard, roller, BMX, …

Ces sport s’accompagnent souvent

d’un style vestimentaire « large, cool et Hip Hop » (t-shirt XXL, Baggy,…).

Les jeunes en surpoids se sentiront plus à l’aise dans ces milieux où les kilos superflus se font discrets.


Un style « large et cool » pour le HipHop
Un style « large et cool » pour le HipHop

La danse - RnB ou HipHop

Toujours pour des raisons de style vestimentaire et parce que ces danses font la part belle aux formes, c’est une bonne manière de se bouger tout en apprenant à accepter son corps.



Le poids d'un enfant ne sera pas un problème pour l'équitation
Le poids d'un enfant ne sera pas un problème pour l'équitation

L’équitation

Un enfant obèse sera rarement plus lourd qu’un adulte. Monter à cheval est une bonne opportunité pour se dépenser, et tous les soins à fournir à l’animal avant et après l’exercice, peuvent aussi être considérés comme une dépense physique.

Une alimentation équilibrée au quotidien.

Outre tous les conseils habituels pour avoir une alimentation saine et équilibrée (moins de graisses, plus de fruits et légumes, du poisson et de la viande maigre,…), voici quelques petits conseils pratiques si l’un de vos enfants souffre d’obésité.

Videz les armoires!

Les tentations sont des tortures : n’infligez pas ça à vos enfants.

Supprimez totalement tous les bonbons et les sodas de la maison, tant pis pour les frères et sœurs. Pensez l’enfant à qui les bonbons sont interdits ! S’il voit tout le monde manger des sucreries, c’est insupportable.

Il est vrai que c’est difficile mais c’est de la santé de votre enfant qu’il est question.

Toute la famille doit se mobiliser !

Supprimez les sauces et les fritures autant que possible.

Essayez de cuisiner sans matières grasses. Il existe de nombreuses méthodes de cuisson saines et sans calories : cuisine au four, papillote, tajine, grillade, pierrade, feuille cuisson anti-adhésive, vapeur, …

Pas d’anarchie alimentaire

mangez à heures régulières, pas de grignotage, ne pas sauter de repas.

Les repas doivent être pris ensemble. C’est un moment d’échange. Les repas pris devant la télé sont souvent déséquilibrés et trop copieux. (On mange de plus grandes quantités lors d’un repas télé)

Les édulcorants sont un bon compromis pour sucrer un yaourt sans ajouter de calories (pas avant 12 ans).

La confiture light est également une bonne solution (attention : bien lire l’étiquette !).


Pour conclure


Seules quelques modifications du mode de vie vont permettre à l’ensemble de votre famille de se préserver d’un problème de surpoids.

Faire régime est un effort difficile, votre enfant a besoin de soutien, d’être encouragé et félicité. Les critiques physiques peuvent faire beaucoup de dégâts ; évitez-les.

Enfin, lors d’un régime, il y a des périodes de perte de motivation. L’enfant peut être en colère, et refuser le régime. Tenez bon !! Gardez en tête que c’est pour une raison de santé, pour protéger votre enfant, même si celui-ci n’en est pas encore conscient.

Plus d’info : www.one.be

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